Guillaume Diop, ph. Michel Lidvac

La nouvelle saison débutera avec un spectacle marquant : les créations de deux chorégraphes qui feront leurs débuts à l’Opéra de Paris, Marion Motin et Xie Xin, aux côtés du désormais iconique Seasons’ Canon de Crystal Pite. Une ouverture de saison à l’image d’une programmation 2023/2024 éclectique et virtuose, qui permettra aux danseuses et danseurs d’exprimer une large palette de styles, de techniques et d’esthétiques.

LES NOUVELLES PRODUCTIONS : 2 CRÉATIONS ET 5 ENTRÉES AU RÉPERTOIRE

Marion Motin, qui a travaillé sur de nombreux spectacles à succès et avec des artistes internationaux, signe sa première création pour le Ballet de l’Opéra. Sur une musique originale de Micka Luna, The Last Call plonge les spectateurs dans une dimension surnaturelle.

L’artiste chinoise Xie Xin, directrice de la compagnie Xiexin Dance Theatre à Shanghai, chorégraphie également pour la première fois pour l’Opéra de Paris. Sur une composition de Jiang Shaofeng, sa pièce Horizon joue sur les illusions et les mirages entre les éléments de la nature.

Pour clore ce programme, la reprise de The Seasons’ Canon de Crystal Pite, ballet dans lequel le fourmillement organique des corps humains se mêle aux cordes de Vivaldi magnifiées par la composition de Max Richter.

Autres moments forts de 2023/2024, 5 œuvres font leur entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris : trois pièces de Jiří Kylián, une de Pina Bausch et une de Ohad Naharin.

Cette saison verra le retour de Jiří Kylián avec trois nouvelles pièces qui viennent enrichir le répertoire déjà riche de douze ballets : Sechs Tänze qui prolonge et caricature l’univers mozartien dans une série de danses à l’humour décalé ; Gods and Dogs qui questionne la limite entre normalité et folie sur une conception musicale signée par le chorégraphe lui-même et Petite mort dans lequel les pas de deux alternent sur fond de concertos de Mozart. La reprise de Stepping Stones (entré au répertoire en 2001) sur des musiques de John Cage et Anton Webern complètera ce programme.

Quatrième pièce de Pina Bausch à entrer au répertoire après Le Sacre du printemps (en 1997), Orphée et Eurydice (en 2005) et Kontakthof (en 2022), Barbe-Bleue (crée en 1977 au Tanztheater Wuppertal) est une œuvre puissante qui métamorphose l’opéra de Béla Bartók en un rituel sauvage et intense : les personnages tragiques imaginés par la chorégraphe nous entraînent dans un monde haletant où séduction et domination se confondent.

Avec Sadeh21 (créée en 2011), c’est une nouvelle œuvre majeure de Ohad Naharin qui entre au répertoire du Ballet de l’Opéra après Perpetuum en 2000 et Decadance en 2018. Dans cette pièce pour 18 danseurs, où le mouvement, montré dans son plus simple dénuement, plonge le spectateur dans un état émotionnel unique, Ohad Naharin continue d’explorer son langage corporel, le Gaga, sur une bande-son de Maxim Waratt.

Événement toujours très attendu, le gala d’ouverture avec son traditionnel Défilé du Ballet de l’Opéra de Paris sur La Marche, extrait de l’acte I des Troyens d’Hector Berlioz dirigée par Stephanie Childress qui fera ses débuts à l’Opéra de Paris.
Le gala se poursuivra avec les créations The Last Call de Marion Motin et Horizon de Xie Xin, ainsi que The Seasons’ Canon de Crystal Pite, créé en 2016 et déjà devenu un grand classique du répertoire de l’Opéra.

7 NOUVEAUX BALLETS, DONT 2 CRÉATIONS ET 5 ENTRÉES AU RÉPERTOIRE

The Last Call de Marion Motin (Palais Garnier, du 23 septembre au 12 octobre 2023)
Horizon de Xie Xin (Palais Garnier, du 23 septembre au 12 octobre 2023)
Gods and Dogs, Petite mort et Sechs Tänze de Jiří Kylián (Palais Garnier, du 8 au 31 décembre 2023) Sadeh21 de Ohad Naharin (Palais Garnier, du 7 février au 2 mars 2024) Barbe-Bleue de Pina Bausch (Palais Garnier, du 22 juin au 14 juillet 2024)

11 BALLETS DU RÉPERTOIRE

The Seasons’Canon de Crystal Pite (Palais Garnier, du 23 septembre au 12 octobre 2023)

En Sol, In the Night et The Concert de Jerome Robbins (Palais Garnier, du 24 octobre au 10 novembre 2023)

Ma Mère l’Oye de Martin Chaix (Palais Garnier, du 21 novembre au 14 décembre 2023) Stepping Stones, de Jiří Kylián (Palais Garnier, du 8 décembre au 31 décembre 2023)
Casse-Noisette de Rudolf Noureev, avec la participation des élèves de l’École de Danse (Opéra Bastille, du 8 décembre 2023 au 1er janvier 2024)
La Fille mal gardée de Frederick Ashton (Palais Garnier, du 15 mars au 1er avril 2024)
Don Quichotte de Rudolf Noureev (Opéra Bastille, du 21 mars au 24 avril 2024)
Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot (Palais Garnier, du 2 mai au 1er juin 2024)
Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev (Opéra Bastille, du 21 juin au 14 juillet 2024)

3 GRANDS BALLETS DE RUDOLF NOUREEV

Trois grands ballets classiques de Rudolf Noureev, inspirés de Marius Petipa, seront cette saison à l’affiche de l’Opéra Bastille.

La production de Casse-Noisette sera présentée lors de la période de fêtes de fin d’année. Du conte d’Hoffmann, qui alimenta le courant du fantastique en littérature, Rudolf Noureev s’est emparé en 1985 pour réaliser pour le Ballet de l’Opéra de Paris une production qui dévoile à son tour les ombres et les lumières de l’enfance dans des décors et costumes de Nicholas Georgiadis. La partition musicale de Piotr Ilyitch Tchaïkovski, d’un lyrisme et d’une invention incomparables, sera dirigée par Andrea Quinn. Avec la participation des élèves de l’École de danse, qui permettra aux plus jeunes de côtoyer leurs aÎnés.

UNE GRANDE PALETTE DE STYLES

Compagnon de route de George Balanchine et chorégraphe de West Side Story, figure majeure du néo-classicisme américain, Jerome Robbins disait du Ballet de l’Opéra de Paris qu’il était sa « deuxième famille après le New York City Ballet ». Dirigées par la cheffe Maria Seletskaya qui fera ses débuts à l’Opéra de Don Quichotte, présenté en mars/avril 2024, développe, dans l’humour et la virtuosité, une série de tableaux hauts en couleurs sur les amours contrariées de la fille de l’aubergiste Kitri et du barbier Basilio, mêlées à l’épopée du « Chevalier à la triste figure ». Traversée de pas de deux brillants et de visions poétiques, la composition musicale de Ludwig Minkus sera dirigée par Gavriel Heine.

Pour clôturer la saison de ballet, l’intemporel Lac des cygnes dans la production réalisée pour le Ballet de l’Opéra en 1984 avec les décors d’Ezio Frigerio et les costumes de Franca Squarciapino, revient en juin/juillet. La partition mélancolique de Tchaïkovski sera dirigée par le chef Vello Pähn.

Paris, sont programmées cette saison trois de ses pièces qui révèlent tout à la fois la diversité de son répertoire et de ses sources d’inspiration, son amour de la musique et son ouverture à l’ensemble des arts de la scène : En Sol chorégraphié sur une musique de Maurice Ravel est une œuvre joyeuse et légère ; In the Night (conçu comme une métaphore de l’amour dans ses différents états) et The Concert (qui s’inscrit dans la veine des rares ballets comiques de l’histoire de la danse) sont deux hommages à Frédéric Chopin.

Créé par Jean Dauberval quatorze jours avant la Révolution française, La Fille mal gardée est le plus ancien ballet connu du répertoire français. cette œuvre pastorale racontant le triomphe par la ruse d’un amour empêché revient cette saison dans la version humoristique et virtuose du chorégraphe britannique Frederick Ashton créée en 1960 pour le Royal Ballet de Londres. Entré au répertoire de l’Opéra de Paris en juin 2007, ce ballet pantomime plein d’humour fait danser coqs, vieilles dames et parapluies sur une partition de Louis-Joseph-Ferdinand Hérold qui sera dirigée par Philip Ellis.

Tutus vaporeux, pointes, gaze blanche et tulle : Giselle marque l’apogée du romantisme. Créé à l’Académie royale de Musique le 28 juin 1841, le ballet voyage en Russie et disparaît du répertoire avant son retour en France en 1910. La version actuelle, mise au point en 1991 par Patrice Bart et Eugène Polyakov, est fidèle à la chorégraphie originelle de Jean Coralli et Jules Perrot. C’est sur une musique de Adolphe Adam dirigée par Patrick Lange que le ballet continue d’offrir sa magie.

LA COMPAGNIE INVITÉE : LE BÉJART BALLET LAUSANNE

Plus de dix ans après sa dernière tournée à l’Opéra, Au programme : le Béjart Ballet Lausanne revient au Palais Garnier du 4 au 7 janvier 2024 pour une quatrième invitation. Fondée en 1987 et dirigée depuis 2007 par Gil Roman, la Compagnie continue aujourd’hui de faire vivre l’œuvre de Maurice Béjart tout en demeurant un espace de création.

Au programme :

-Tous leshommes presque toujours s’imaginent.

Chorégraphie : Gil Roman- Bhakti III. Chorégraphie : Maurice Béjart. Décor et costumes Germinal Casado. Musique traditionnelle indienne.
– Sept Danses grecques. Chorégraphie : Maurice Béjart. Musique : Mikis Theodorakis
– Une troisième pièce de Maurice Béjart, qui sera annoncée ultérieurement.

LE SPECTACLE ET LES DÉMONSTRATIONS DE L’ÉCOLE DE DANSE

Dirigée par Élisabeth Platel depuis 2004, l’École de Danse de l’Opéra de Paris présente son spectacle annuel lors de trois dates au mois d’avril : programmé à l’occasion des cent ans de la naissance de Roland Petit, lui-même enfant de l’École, Les Forains, ballet qui révéla le chorégraphe au public d’après-guerre, plonge le spectateur dans l’univers poétique des gens du voyage sur une partition enlevée d’Henri Sauguet.

Avec Un Ballo (entré au répertoire de l’École en 2018), Jiří Kylián nous invite à un bal où plusieurs couples se retrouvent, portés par la musique de Maurice Ravel : épure, style et plaisir de la fluidité. Suite en blanc de Serge Lifar, enfin, fait briller sur la scène le grand style néoclassique virtuose sur une musique d’Édouard Lalo.

Un opéra et un ballet dans une même programmation : les élèves de l’École de Danse reprendront le ballet Ma Mère l’Oye (1912) d’après Charles Perrault sur une musique de Maurice Ravel dans la chorégraphie inventive de Martin Chaix, ancien élève de l’École et danseur de l’Opéra. Ce ballet sera présenté dans la même soirée que l’opéra L’Enfant et les Sortilèges interprété par les artistes de l’Académie. Sous la direction musicale de Patrick Lange, ces deux œuvres de Ravel, placées sous le signe de l’enfance, sont présentées pour huit représentations sur la scène du Palais Garnier.

Autre rendez-vous très attendu par le public, celui des Démonstrations de l’École de Danse qui se dérouleront les 3, 9 et 16 décembre 2023 à 10h et 14h.

LE GALA DES ÉCOLES DE DANSE DU XXIE SIÈCLE LE 17 AVRIL 2024

Le temps d’une soirée, le « Gala des Écoles de danse du XXIe siècle », lancé en 2013
par Élisabeth Platel pour le tricentenaire de l’École française de Danse, invite des élèves d’institutions internationales prestigieuses à se produire sur la scène du Palais Garnier, avec l’Orchestre des Lauréats du Conservatoire dirigé par Yannis Pouspourikas.

Liste des écoles invitées : The Canada’s National Ballet School / L’École nationale de ballet du Canada (Toronto), The Dutch National Ballet Academy (Amsterdam), La Fondazione Accademia Teatro alla Scala (Milan), The School of the Hamburg, Ballet John Neumeier (Hambourg), The San Francisco Ballet School, The Royal Ballet School (Londres), The Royal Danish Ballet School (Copenhague).

TOURNÉE DU BALLET AU JAPON

En février 2024, le Ballet de l’Opéra de Paris partira en tournée au Japon, et se produira pour 10 représentations au Théâtre Bunka Kaikan de Tokyo. Il interprètera Le Lac des cygnes, dans la chorégraphie de Rudolf Noureev, sur  la musique de Piotr Ilyitch Tchaikovski pour 5 représentations les 8, 9, 10 (matinée et soirée) et 11 février 2024. Un deuxième programme qui sera précisé ultérieurement fera l’objet de 5 représentations les 15, 16, 17 (matinée et soirée), 18 février 2024.

UN PARTENARIAT INÉDIT AVEC LE TEATRO MUNICIPAL DE SANTIAGO DU CHILI

Pour la première fois de son histoire, et dans
le cadre de ses missions de diffusion et de valorisation de ses savoir-faire, l’Opéra de Paris a signé un accord de partenariat de trois ans avec le Teatro Municipal de Santiago du Chili pour accompagner l’École du Municipal dans la restructuration et l’amélioration de son enseignement et transmettre les préceptes et techniques du style français de danse classique enseignés à l’École de Danse de l’Opéra de Paris.

 

Partager

DANSER

Le Magazine de la Danse - Abonnez-vous !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.